PORTRAIT

[26 février 1937 - 1 Janvier 1997]

 

QUI EST IL ?
Profession : Compositeur, arrangeur, vibraphoniste, pianiste, percussionniste
Naissance : Angola, Indiana, d'un père canadien et d'une mère américaine, 26 février 1937
Décès : Le 1e janvier, 1997 à Hamilton, ON. B.A. (Toronto) 1958.

Il vint au Canada alors qu'il était tout enfant et fut élevé à Oakville, Ont., où il étudia le piano avec Edna Lawrence et Ellen Scott. Au milieu des années 1950, il commença à jouer du vibraphone et, pendant ses études en sciences politiques et économiques à l'Un. de Toronto, il se produisit dans des cabarets de jazz locaux et à la télévision de la SRC, y dirigeant son propre groupe (1957-61).

Hardy a commencé sa carrière professionnelle comme vibraphoniste en 1956 à la Chambre de Hambourg. En 1961, il se rendit aux É.-U. où il joua du vibraphone pour Gigi Gryce (New York, 1961), Herbie Mann (en tournée, 1961-62), Martin Denny (Hawaï et Las Vegas, 1962-64) et George Shearing (en tournée, 1964-67). De retour à Toronto, Hardy dirigea un trio de jazz (avec, à l'origine, Ian Henstridge, contrebasse, et Ricky Marcus, batterie) qui, avec l'addition en 1969 des chanteuses Stephanie Taylor et Carrie Romano, devint Montage, un groupe pop à tendances jazz et latino-amér. Montage vécut jusqu'en 1974, avec de nombreux changements de personnel. Il se produisit rarement au Canada mais connut le succès dans des cabarets américains et effectua également une tournée en Europe. Hardy se consacra par la suite à la composition et à l'enregistrement de rengaines publicitaires et de musique pour la télévision, la radio et le cinéma, activités qu'il avait entreprises au début des années 1970. Il retint à nouveau l'attention du public quand il révisa et enregistra The Homecoming, à l'origine (1972) une rengaine publicitaire pour le thé Salada. Parue sur 45 tours. chez Isis Records en 1975, la pièce devint un succès international. Ce succès valut à Hardy des *Juno Awards à titre de compositeur et d'instrumentiste de 1975; il fut également nommé instrumentiste de l'année 1976 par le magazine Billboard. Hardy reçut un autre Juno à titre d'instrumentiste en 1976, ainsi que le trophée Wm Harold Moon de la *SDE Canada en 1977. The Homecoming fut suivi de Love Theme From " Missouri Breaks ", un succès modéré au Canada. Les ventes du microsillon The Homecoming dépassèrent les 200 000 copies.

Hardy a également écrit la musique des films Second Wind (1975), Rituals (1976) et Klondike Fever (1979), de même que pour de nombreuses productions télévisuelles canadiennes et américaines, dont les plus connues ont été " Anne of Green Gables " (1985) de la télévision de la SRC (laquelle lui valut un prix Gemini pour la meilleure musique) et sa suite (1987).
Les autres productions télévisées auxquelles Hardy a contribué incluent les films " An American Christmas Carol " (ABC, 1979), " Anatomy of a Seduction " (CBS, 1979), " Portrait of an Escort " (CBS, 1981), " Forbidden Love " (CBS, 1982) et " Liberace " (CBS, 1988). Il a aussi écrit la musique des séries télévisées de producteurs indépendants " The Amateur Naturalist " (1983), " Durrell in Russia " (1985), " The Wizard of Oz " (1987) et " Road to Avonlea " (1989-90), ainsi que " Passion and Paradise " (1989) pour ABC.

En 1976, Hardy revint à la scène comme chef d'une petite formation et comme soliste avec un orchestre symphonique dans des programmes comportant ses rengaines publicitaires les mieux connues et sa musique de film.

En 1990, il s'était ainsi produit dans plus de 150 communautés dans tout le Canada. Au cours des années 1980, il a également joué à l'occasion dans des clubs torontois avec des groupes de jazz. En 1990, il créa un sextuor de hard-bop qu'on a pu entendre sur disque (Morocco) et en spectacle.

En 1992, Hardy accepte de participer à la Cérémonie de l'ordre du Canada à Ottawa.

En 1995 et 1996, il recoit de nombreuses récompenses pour ses musiques, ses albums et ses oeuvres.

Il a enregistré plus de 25 albums et avait gagné trois récompenses de Juno et a marqué plus de 50 films et musique de téléfims dont " Anne, la Maison aux Pignons Verts " pour lesquels il a gagné une récompense au Gémeaux. Il était également le directeur de Roy Thomson Hall, la base de SOCAN, président de l'orchestre national de la jeunesse du Canada; le Président honorifique de la base cystique canadienne de fibrose, de l'ambassadeur pour l'Unicef, et du directeur pour l'exécution redresse l'organisation du Canada (PROCAN).

Hagood Hardy a eu un cadeau rare -- la capacité de traduire la vie en musique. " En fait, l'une constante que je voudrais faire sentir le cours de la vie par toute ma musique - peu importe ce qui est le point de départ -- c'est toujours un appel à la réflexion " a t-il dit par le passé. " Je pense en général que nous vivons trop rapidement. Il est temps de ralentir, d'examiner à nouveau, et se refléter. Si les personnes comprenne le message de ma musique, alors j'ai réussi."

Ces dernières années, Hagood fonctionnait encore dans le monde de jazz, menant un sextet et des exécutions de trio dans les clubs canadiens.
Hagood Hardy est mort après qu'une lutte de 18 mois avec le cancer à l'estomac à Hamilton, le 1 er janvier 1997 en laissant 4 enfants.

Un CD posthume a été publié par Avalon Records sur lequel il avait travaillé dessus au moment de son décès avec Rick Men (basse), Barry Elmes (tambours) et Marc Crawford (guitare).

PRINCIPAUX ALBUMS
1967 [Stop 33] ; 1970 [Hagood Hardy And Montage - CBC] ; 1972 [Hagood Hardy And Montage - Canadian Talent Library] ; 1975 [The Homecoming - Attic] ; 1976 [Maybe Tomorrow - Attic] ; 1977 [Tell Me My Name - Attic] ; 1978 [Reflections - Attic] ; 1979 [The Hagood Hardy Collection - Attic) ; The Christmas Album] ; 1980 [As Time Goes By ] ;1982 [Love Me Closer ] ; 1983 [Chasing A Dream] ; 1985 [Night Magic ; Anne] ; 1986 [Hagood Hardy] ; 1988 [All My Best - Duke Street] ; 1989 [All My Best Volume II - Duke Street ; Morocco - Sackville Jazz] ; 1990 [In My Heart - Duke Street] ; 1997 [Between Friends Avalon]

ANNONCE OFFICIELLE DE SON DECES
DÉCLARATIONS DE SÉNATEURS

Le décès de Hagood Hardy

Hommages

L'honorable Marie-P. Poulin: Honorables sénateurs,le 1er janvier dernier, notre pays a perdu un grand Canadien, un homme qui a oeuvré toute sa vie à renforcer le tissu social, culturel et humain du Canada. Hagood Hardy, compositeur, arrangeur et musicien, est décédé après une dure lutte contre le cancer.

À ses funérailles, deux de ses bons amis, Peter Giffen et Tom Williams, lui ont rendu un hommage très touchant. Honorables collègues, je vous ferai la lecture de l'éloge funèbre prononcé par Tom Williams, cofondateur des disques Attic, au Canada:

Au cours des derniers jours, les journaux, la radio et la télévision ont rendu hommage à Hagood.

C'est ainsi qu'on a entendu parler des premiers temps où il jouait du jazz à la House of Hamburg, quand il était étudiant à l'Université de Toronto. Nous avons entendu parler de ses débuts dans les clubs de jazz de New York et des tournées qu'il a faites au pays - avec sa femme, Martha, et ses enfants - en compagnie de grands jazzmen comme Herbie Mann et George Shearing.

On raconte que Hagood et Martha sont revenus s'installer à Toronto avec la petite famille, pour donner aux enfants un peu plus de stabilité durant leurs études secondaires, et que Hagood a alors commencé à s'intéresser à l'univers des refrains publicitaires tout en poursuivant sa carrière de jazzman au Montage.

Tous les médias ont parlé de ses disques d'or et de platine, de ses prix Juno, de ses nombreuses musiques de film et d'émission de télévision, de son prix Billboard no 1 et de sa grande contribution à l'industrie musicale du Canada.

On a souvent mentionné qu'il avait reçu l'Ordre du Canada et qu'on lui avait remis tout récemment un prix pour l'ensemble de son oeuvre au récent gala des prix du Toronto Arts Council. D'autres encore ont parlé de ses oeuvres charitables, notamment au profit de la fibrose kystique et de l'Orchestre national des jeunes.

Quelques-uns ont précisé qu'il avait littéralement participé à des centaines de téléthons et activités de financement, sans parler de ses nombreux tournois de golf bénéfices.

Nous savons que, mis à part ses nombreuses réalisations, Hagood Hardy se distinguait surtout par son humanité, son soutien constant et sa compassion pour ses amis et sa famille qui lui étaient très chers.

Will Rogers a dit qu'il n'avait jamais rencontré un homme qu'il n'ait pas aimé. Hagood Hardy n'a jamais rencontré une seule personne qui ne l'ait pas aimé. Sa musique a touché des millions de coeurs. Nous sommes chanceux qu'il ait touché le nôtre. Son départ laisse un grand vide dans notre vie, mais au plus profond de nous-mêmes, nous sommes plus riches de l'avoir connu. Il était notre ami.

[Français]

Chers collègues, Hagood Hardy était en amour, en amour avec la vie, la vie de notre pays, ce pays qu'il avait choisi. Il nous l'a traduit en musique, des centaines de concerts, plus de 35 disques et 40 musiques de films. Mais, Hagood nous a laissé plus que sa musique. Il nous a légué, honorables sénateurs, en tant que parlementaires canadiens, une responsabilité. Et c'est dans un discours au Empire Club de Toronto qu'il nous a fait la demande, et je le cite:

[Traduction]

La chose la plus importante que le gouvernement doit retenir en ce qui concerne sa politique à l'égard des arts est qu'elle peut avoir une influence immense de deux façons: d'une part, en nourrissant et en enrichissant une atmosphère et un environnement propices à la croissance artistiques et à l'épanouissement des arts et, d'autre part, en aidant à diffuser et à exposer les oeuvres d'art, tant au Canada qu'à l'étranger.

Merci, Hagood Hardy.

Source :
Canada - Débats du Sénat [hansard] -:- 2e session, 35e législature -:- Volume 136, numéro 66 -:- Le mardi 4 février 1997 -:- L'honorable Gildas L. Molgat, Président -:-